Charles Stamper, Mister France 2024

 


L’an dernier, je commençais ainsi mon portrait de Lisandre van Muylders, le gagnant 2023

«  Un malentendu tenace  au sujet des concours comme celui de Mister France s’est enkysté dans les esprits, ceux des médias compris. Le gagnant de Mister France n’est pas censé incarner la beauté absolue, ce n’est pas forcément le plus bel homme de France, un Top model en devenir, mais bien plutôt une figure du gendre idéal dans sa version actuelle. Les critères du fitness, des agences de mannequins, de la joliesse classique, la grâce de la statuaire antique y ont moins leur place qu’on ne le pense. Certes, il y a 3 ans, Bilal Malek conjuguait en lui toutes ces éminentes qualités du haut de son superbe 1m95, auréolé d’un charisme de beau ténébreux chic et singulier. Mais ce fut l’exception, presque unique, dans la catégorie du sublime. »

Aujourd’hui Charles Stamper, le nouveau gagnant, est l’exact inverse d’une beau ténébreux mais réunit lui aussi à son tour, toutes les qualités du fitness (avec ses fines striations verticales abdominales et obliques qui sont la marque évidente d’une sèche très poussée), de la statuaire grecque axée sur l’harmonie musculaire et de la joliesse lisse de bon ton et, si sa taille ne culmine pas à 1m95, on s’en moque éperdument.

C’est la victoire d’un des moins grands par la taille des 31 candidats en lice, celle qui réconforte tout le monde en définitive, qui renforce une identification possible à sa personne et qui va provoquer sans nul doute un afflux de candidats l’an prochain car ils seront désinhibés sur le plan du critère qu’on a cru trop longtemps primordial voire décisif. Oui, on peut gagner Mister France et haut la main (Charles ayant 10 points d’avance sur son premier dauphin !) sans faire une taille impressionnante ! Qu’on se le dise !


 

C’est la victoire du plus ambitieux, celui en tout cas qui ne cachait nullement son jeu sur ce point crucial, bien au contraire, (car ses concurrents débordaient d’ambition aussi sous la masque pudique de la modestie), de celui qui se présentait sans cesse comme « extrêmement ambitieux » et du plus consensuel.

 C’est d’ailleurs la première fois que chacun des autres  candidats s’est incliné devant une victoire perçue comme une évidence et ne tarit pas d’éloge sur Charles. C’est un tournant en termes de fair-play et de camaraderie virile. Citons ce que m’a confié son premier dauphin, Tristan Duarte « C’est vraiment une belle personne, il mérite le titre. C’est quelqu’un de très investi, de très motivé pour le rôle de Mister France, de très impliqué. Et j’ai bien accroché aussi avec lui car on se ressemble sur la mentalité. » Paul Joubert, le quatrième dauphin, m’a tenu le même discours sur Charles. 


 

C’est la victoire de celui que le jury professionnel (Jordan Deluxe en tête) a immédiatement identifié comme une « bête de médias » et qui a largement tenu ses promesses depuis sur les plateaux télé et radios qu’il a conquis d’emblée et avec brio.

C’est surtout la première fois que le gagnant du titre national ne voit pas sa victoire comme une fin en soi, juste un trophée de prestige, comme un tremplin éphémère mais comme le début d’une longue aventure avec et pour le Comité.


 

C’est surtout que ce que commercial dans l’âme envisage Mister France comme une marque à valoriser, qui lui tient à cœur, dont il veut accompagner et favoriser la croissance pleinement et qu’il entend porter aux dimensions de popularité, de visibilité, d’attractivité, de glamour et de charme de son pendant féminin, Miss France. Quel changement fondamental de paradigme !

C’est le dur désir de réussir ce pari fou qui le porte et, coup de théâtre sans précédent, lui a fait renoncer à une carrière lucrative de commercial chez BMW pour s’y consacrer corps et âme.

Car comme il me l’a confié « j’ai besoin d’une routine stricte dans le sport et pour ma diète afin de pouvoir performer, mais du contraire d’une routine dans ma vie pour éviter l’ennui et la répétition et sans cesse me lancer de nouveaux défis et sans cesse me réinventer. »


 

La merveille de Charles c’est qui concilie en sa personne trois idéaux majeurs , ceux des temps anciens, celui du temps présent :

L’idéal de la Rome antique bien connu de tous du Mens sana in corpore sano (« Un esprit sain dans un corps sain »),

L’idéal grec du Pantoporos (« apte à tous les chemins », capable de se frayer un chemin partout)

L’idéal du Fit Boy 2.0.


 

Cette mentalité du dépassement de soi, de la sculpture de soi, de la réinvention constante de soi , qui est le socle idéologique et le carburant-même de la Fit Génération, a trouvé en Charles, qu’on a cru trop lisse et qui se révèle en fait un pur aventurier sous la vêture d’un jeune bourgeois impeccable, son ultime incarnation visible.

Et son Alpha.

 

Jérôme Pesqué

Photographies choisies et envoyées par Charles Stamper ;

crédits photos : Jeremy Kieran et Monsieur Kay. 

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