Jordan Belougne-Joly : athlète, esthète, investisseur

 


Jordan occupe une place singulière dans le Fit Game français. Il appartient sans conteste au cercle très fermé des compétiteurs « Abdos & Cerveau ». On peut même affirmer que ses longs posts sur Instagram, aussi développés que structurés, s’apparentant à de véritables éditoriaux lui confèrent un statut éminent et quasi unique dans le monde culturiste. 

C’est un esthète aussi à l’aise dans les salles de muscu que dans les musées, un modèle de chic vestimentaire vintage et un futur millionnaire. 


 Bref, un gendre idéal sans la fadeur ni le côté conventionnel associé d’ordinaire à cet archétype social. En effet, Jordan se montre dénué d’instinct grégaire et ne subit que très marginalement les diktats de la société actuelle. 

Il a parfaitement compris et mis rigoureusement en pratique, à rebours de l’immense majorité de sa classe d’âge (il a 28 ans), une chose simple mais tout à fait fondamentale : rien de sert, pour devenir riche, de faire beaucoup d’argent s’il on en dépense encore plus que ce que l’on gagne.


 

 1 - Viens-tu d'une famille ou la réussite et la notion de performance sont valorisées ?

Pas réellement, dans le sens où la réussite ne m'a pas forcement été inculquée via l'argent mais bien via une forme d'épanouissement. La notion de performance m'a été transmisse via l'éducation et j'ai toujours eu une forme de volonté propre à celle-ci. Lors de mon passage par l'éducation ou les sports, j'avais déjà envie d'être plus performant que la moyenne. La notion de compétitivité ne m'a pas réellement posé problème.

 

2 - As-tu été poussé par tes parents ?

Oui, j'ai toujours été soutenu par mes deux parents.

Lorsque j'ai fait mes propres choix et orientations, ils ont pu m'exprimer leur désaccord mais une fois la réussite dans les domaines choisis obtenue, ils ont validé la pertinence de mes choix et m'ont soutenu également. 


 

3 - As-tu l'esprit de compétition ?

Il est évident que oui. Face aux autres, face à moi-même, face à la vie. Je pense que la vie est un vaste champ de bataille qui nécessite de s'adapter rapidement aux environnements dans lesquels on évolue. Le mouvement c'est la vie, la stagnation c'est la perdition. Nous devons évoluer face aux autres mais également avec eux. Un adversaire n'est pas toujours un ennemi. Celui-ci peut même être une personne qui nous inspire. Et nous savons que nous allons devoir redoubler d'efforts si nous voulons être concurrentiels.

Je pense réellement que les personnes qui refusent la notion de compétitivité propre à notre nature, refuse l'essence de la vie elle-même. 


 4 - Quand et comment as-tu eu le déclic de t'investir à fond dans ta réussite ?

Assez tardivement, j'ai comme la plupart de ma génération été couvé dans l'univers des jeux vidéo et des réseaux sociaux. Agréable poisson à l'endorphine qui limite les gens dans leur volonté de s'accomplir dans la vie réelle.

Le plus gros déclic s’est produit lors mes 24 ans. Grace à l'écoute des livres Audio de Jim Rohn que je conseille à tous. J'ai pu mettre des mots sur mes envies de conquête personnelles et j'ai compris que la volonté de s'accomplir / de s'affranchir de la moyenne n'est pas malsaine en soi, mais bien au contraire nous relie à notre nature compétitive.

 

5 - Précise nous en quoi consiste assez précisément ton éducation financière.

Je vais l'exprimer sous forme de grande notion qui expliqueront l'état d'esprit que j'applique depuis plusieurs années et qui m'ont permis de progresser rapidement sur différents stades ;

- Apprendre à vivre en dessous de ses moyens. Pour cela, il faut comprendre que le plaisir instantané est une chimère face à une certaine retenue qui apporte bien plus sur le long terme. Il faut également être capable de tenir un budget précis et connaitre ses postes de dépenses. Je note depuis 4 ans toutes mes dépenses dans un carnet et je fais un état mensuel de mes flux de trésorerie.

- Investir en Premier et se faire plaisir avec ce qu'il reste. Les gens font l'inverse, et ne thésaurisent pratiquement rien. Si vous vous forcez à épargner et ne plus toucher votre épargne mensuelle, vous adapterez votre mode de vie à ce qui vous reste.

- Utiliser la dette comme outil d'investissement et de création d'actifs. Cela induit que le crédit à la consommation est dans une majorité des cas néfaste. Il ne faut pas vivre au-dessus de ses moyens. Tout le monde achète une voiture neuve pour être dans les bonnes grâces de la société, même avec un SMIC. Résultat votre poste de dépense est concentré dans un crédit sur une voiture qui perd de la valeur, tout ça pour impressionner qui ? 

- Apprendre qu’au même titre que le sport, les résultats probants nécessitent de la rigueur et du temps. La mise en place de routine quotidienne est essentielle.

Votre meilleur ami, c'est le temps, si celui-ci est bien géré. 


 

 Quel est ton volume d'heure de travail par semaine?

Je n'ai pas fait une moyenne, et il est difficile d'être précis. Je suis salarié avec un statut cadre en forfait jour je n'ai donc pas d'horaire fixe. Mon activité pro me prend en moyenne plus de 40h par semaine. A cela s'ajoute beaucoup de travail à titre personnel sur différentes thématiques qui m'intéressent. Je ne vois pas cela comme une contrainte mais bien comme un plaisir de projeter mon avenir. Lors d'un week-end classique, je travaille de 7h à 12h et je profite ensuite de mon après-midi. Cela m'offre en 2 jours 10 heures de travail supplémentaire pour mes projets perso.

 

As-tu tenté de rejoindre un réseau Investisseur/Entrepreneur ?

Oui, je fais partie depuis deux ans d'un groupe d'investissement sur les marchés financiers. Nous nous réunissons mensuellement pour prendre des décisions de groupe sur un portefeuille commun.

 

As-tu des objectifs minimaux à atteindre ?

 J'ai la présence d'esprit de savoir que je ne serais jamais satisfait, et je veux essayer d'aller le plus loin possible par défi vis à vis de moi. Sur un point de vue purement matérialiste, je souhaite être millionnaire avant mes 37ans. Ce calcul provient de mes projections avec mes capacités d'épargne actuelle et la croissance du capital avec comme base un rendement annuel de 10%. Si les conditions de marché le permettent et en fonction de ma capacité à grossir mon patrimoine immobilier, cela pourrait aller plus vite. Je tiens à préciser que cela n'est qu'un chiffre, c'est un défi personnel mais j'ai conscience que cela ne changera rien à ma vie. Un autre objectif c'est de pouvoir continuer à évoluer sur des investissements en me déplaçant à ma guise pour profiter au mieux de mes relations, amis, etc. Ce mélange entre accomplissement psychologique, matérialiste et liberté de mouvement me plait beaucoup. 

 

Quelles sont les symboles de la réussite qui te motivent le plus ?

Si on met de côté la Ferrari Testarossa, j'aime la présence d'esprit et la personnalité aiguisées de ceux qui réussissent. Ils sont habitués aux risques, comprennent les rouages et identifient les opportunités. Cela apporte une sensation assez particulière de plénitude à travers une pleine maitrise de soi. La sensation d'être aux commandes de sa vie, de pouvoir bénéficier du meilleur pour soi et ses proches. Voilà ce qui me motive, je veux qu'on m'identifie comme une de ses personnes. 


 

Quelles sont tes points fort et faible par rapport à tes objectifs de réussite?

Mes points forts sont issu de la culture physique et de l'impact que celle-ci a eu sur ma vie. La capacité à se projeter, à travailler pour le futur, à planifier avec rigueur. Ne pas succomber au premier plaisir qui passe sous le nez. J'ai une nature très analytique et calme, je ne suis pas du tout influencé par les foules (ou très peu) de par ma nature solitaire. C'est une grande force car si vous souhaitez faire partie des 1%, 0,1% de ceux qui réussissent au-delà des attentes, vous pouvez partir du principe que la foule composé des 99% restant ne vous influence pas positivement.

Pour les points faibles, je garde le mystère ! Quand j'en décèle un, j'essaye de prendre du recul et d'en comprendre les mécanismes. Nous sommes tous sujet à beaucoup de biais psychologique et je n'y fais pas exception. 



Tu as investi dans quoi ?

Je suis investi à 40% dans les marchés financiers (PEA + Compte Titre), 30% dans l’immobilier avec un emprunt pour 3 lots que je possède, 10% en crypto monnaie et 20% en placement physique composé d'une voiture de collection, d'une montre de collection et de Cash sortie du système bancaire. Je n'ai pas de métaux précieux (Or/Argent), je trouve que les placements physiques et plaisir sont tout aussi intéressants dans leur rentabilité.

 

Ce très fort investissement dans ta réussite impacte t'il le reste de ta vie.

La mutation nécessaire et l'adoption des principes évoqués plus haut change votre état d'esprit et votre perception des mécanismes liés à l'argent. Plus vous allez grossir, plus vous allez vous isolez de la majorité autour de vous que vous ne comprendrez plus. Les systèmes et schémas de valeur divergeront et mettrons en péril certaine relation. Tel est le prix à payer. 


 

As-tu des exemples de réussites financières qui t'inspirent ? Arnold ?

Arnold bien sûr, je pourrais également citer dans la sphère francophone Tami KABBAJ, Nicolas CHERON, Yann DARWIN. Sur une culture plus historique Jesse LIVERMOORE, Patrick BET DAVID, Jordan BELFORT. Ainsi que tous les personnages qui ont brillé dans leur force d'accomplissement comme Richard WINTERS, Napoléon 1er, etc.

 

Faut-il ostensiblement afficher sa réussite ?

Je pense que c'est justement (en tout cas sur un point de vue financier) parce que l’on n’affiche pas de manière ostentatoire sa réussite qu’on peut l'atteindre. Vous remarquerez que les marques dites de "Luxe" sont portés par des gens qui ne sont pas riches, et qui mettent 3 mois de salaire dans un sac, une montre, une paire de chaussure. Les gens riches ne mettent pas nécessairement autant même s’ils peuvent se le permettre. Ils n'ont rien à prouver et cherchent dans une certaine mesure à être discrets. Les postes de placement plaisir vont être une belle maison, une belle montre ou une belle voiture achetée avec un instinct investisseur car c'est le moyen de sécuriser dans du physique des sommes importantes d'argent.

Je ne pense donc pas qu'il faille afficher de manière ostentatoire sa réussite, au même titre que lorsque l'on a un corps bodybuildé, on ne ressent pas forcement le besoin de mettre systématiquement en avant son physique avec des vêtements trop serrés. On le fait au début lorsque nous obtenons nos premiers résultats, après on reste plus discret. En tout cas moi je fonctionne comme cela.

Jordan Belougne Joly

 

(introduction et interview par Jérôme Pesqué, août 2021)


 

 

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