Patrick Sarfati ; sculpturalement votre !

 



Je suis ravi de poursuivre ma série consacrée aux grands photographes du muscle par une star, Patrick Sarfati, artiste emblématique d’une époque qui aurait pu faire sienne, comme devise, cette aphorisme de Cocteau : « le talent, c’est d’en trouver aux autres »
 

Comme l’a mis en évidence avec brio Edmund White, « Le mode favori de Sarfati c'est le contraste : jour/nuit, Noir/Blanc, voyou/ange, intérieur/extérieur ; le blond contre du velours noir, le brun contre un mur blanc. ». Dans le sillage de cette analyse, on pourrait décliner bien d’autres antithèses, savants mélanges, oxymores vifs : la chair / la pierre, le people / le prolo, l’antique / le nouveau, le pur / le kitsch, le minéral / le musculaire, le mussolinien / le libertaire, la crudité / le stylisé ; la pudeur / l’impudeur, l’interlope / le chic, la nature / la culture, la culture / le culturisme, la pesanteur / l’apesanteur et la grâce aussi. Avec toujours quelque chose d’incisif et de marquant qui avive notre perception de la réalité et de l’artifice qui l’enveloppe pour se donner à nous.


 A l’âge de 8 ans, au mitan des années 60, Patrick Sarfati a découvert l’univers des culturistes via les films péplums qu’il allait voir les jeudis avec son précepteur dans un vieux cinéma de Marseille, Lost Hollywood…


 Quinze ans plus tard, il a eu devant son objectif, alternant avec quelques stars et icônes de l’époque, les plus beaux modèles musclés (dont Martial Cherrier que je vous ai présenté il y a peu) et leur a conféré quelque chose d’insoupçonné et qui magnifie.


 En 1983, un bien heureux hasard l’a fait croiser, sur le boulevard Sébastopol à Paris, un inconnu charismatique qu’il présenta illico presto à Jean-Paul Gaultier qui recherchait alors des « gueules », loin des profils des agences de mannequins, pour sa premier collection masculine. Cet inconnu-là n’allait pas le rester longtemps puisqu’il s’appelait Jean-Claude Van Damme !


 


 


Patrick Sarfati s’est lié aussi à Pierre Cardin et à Paco Rabanne qui fut un temps assidu aux compétitions de Body-Building…


Il est aussi le photographe des premiers catalogues de mode au Japon.

Patrick Sarfati a eu la chance insigne de rencontrer les trois idoles qui peuplent son panthéon personne ! Dali, Warhol et Gainsbourg.


Au cours de ses 95 expositions à travers le monde, ce grand lecteur, cet homme infiniment cultivé sans ostentation, cet artiste modeste a développé un style qui transcende les modes et leurs caprices furtifs en devenant, comme en se jouant, presque un classique arty.

Jérôme Pesqué (mai 2021)

 

La citation d’Edmund White, dans la traduction de Georges-Michel Sarotte, est extraite de sa préface à l’album Illusions, photographies de Patrick Sarfati, Editions Persona, décembre 1985.


 


 

 


 


 


 


 

 


 








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