Tim Muller lance sa carrière en passant par l’Inde.

 

Photo d'Axel Delai

Le frère de Pierrot Muller que je vous ai présenté le 18 février dernier a un visage moins singulier et anguleux mais plus régulier et un profil plus sociable, assez solaire et irrésistible, que son faux jumeau. Il possède les mêmes qualités athlétiques et mentales de force douce et de détermination impérieuse amalgamées.
Il est porté par le même dur désir de percer dans la mode et de devenir un influenceur marquant. La réussite du sublime Giovanni Bonamy que j’ai eu la grande chance de repérer avant presque tout le monde et son entrée chez Abercrombie & Fitch, l’inspire grandement.
Il nous raconte comment il a su prendre du recul avec le Fit Game et pris conscience qu’il devait beaucoup s’affiner pour correspondre aux critères très stricts des agences en matière de minceur professionnelle, choix décisif qui lui coûte beaucoup mais s’avère d’emblée gagnant.
Avant son départ pour l’Inde, première étape excentrée d’une ascension que l’on devine fulgurante, il s’est longuement confié à moi, avec sincérité et maturité.

Au moment où j'écris ces lignes, Tim séjourne à Bangalore depuis 10 jours et tout se passe au mieux.

A son retour en France, je publierai un deuxième volet sur son printemps indien.
Voici donc le premier résumé de son expérience que beaucoup d’aspirants mannequins devraient méditer, près des eaux du Gange ou ailleurs.

" j'ai 21 ans. Je pèse 76 kilos pour 185 cm

voici mes mensurations à 11 % de bodyfat
Hanches: 97cm
Pecs: 102
Taille: 81cm 

Photo de Matt Dortomb
J’ai d’abord fait du football de 6 à 16 ans puis 1 an de natation. C’est à l’âge de 17 ans et demi que j’ai débuté la musculation jusqu’à mes 21 ans et demi. Autour de mes 21 ans j’ai essayé à plusieurs reprises d’arrêter la musculation afin de rentrer dans les mensurations exigées par les agences mais toutes mes tentatives ont échoué. Je n’arrivais pas à arrêter car c’était presque 4 ans de sacrifices et d’entrainements intensifs.
J’étais arrivé à un stade où je me sentais bien dans mon corps et dans ma tête, les entraînements me permettaient de me défouler, de m’extérioriser et de me dépasser. Après plusieurs années, cette discipline de vie devient une routine, et ça devient même normal.
Les semaines tournaient autour de 6 entrainements hebdomadaires et les seuls moments moins sérieux étaient les vacances à l’étranger où il était parfois difficile de s’entrainer.
Avec Pierrot, mon frère, nous étions dans une phase où tous les entrainements étaient devenus d’un sérieux irréprochable. Lors de nos séances nous étions avec notre casque, avec des musiques plus motivantes les unes que les autres, autour de nombreuses autres personnes présentes pour s’entrainer. Nous étions totalement focus sur nos entrainements et sur nos objectifs, et presque quasiment rien ne pouvait nous déconcentrer si ce n’était d’autres athlètes qu’on saluait.

Avec son frère Pierrot. Photo de Matt Dortomb
Je suis parti en mars 2018 en voyage de deux mois accompagné d’un ami des semaines puis un mois et demi seul en Asie. J’ai voyagé à travers le Laos, la Thaïlande, le Cambodge et un peu le Vietnam. J’ai su pendant mes entrainements garder un rythme de 2 à 3 entraînements par semaines. J’ai pu m’entrainer dans de nombreuses salles de sport dans tous ces pays, toutes différentes. En passant par la salle la plus basique à la plus prestigieuse. Cela m’a permis de rencontrer de nombreux autres athlètes à travers ces pays et d’échanger amicalement.
Après mes deux mois de voyage, je suis rentré encore plus massif, et encore plus motivé. Les entrainements avec mon frère étaient de plus en plus intensifs.
Photo de Matt Dortomb
Nos semaines étaient Lundi Pecs triceps abdos, mardi dos biceps trapèze, mercredi jambes épaules, et le jeudi on recommençait pareil, et dimanche repos.
Notre corps à Pierrot et moi (et surtout Pierrot) nous permettait de manger le maximum possible quitte à avoir mal au ventre, tout en mangeant proprement, et en restant secs. Repas en grosse quantité ajoutés à des entrainements très durs ce qui était parfait pour notre évolution.
Il est venu le moment où Pierrot et moi nous sommes rendu de plus en plus souvent à Paris  ce qui nous a permis de rencontrer beaucoup de monde et de nouer de nombreux contacts.
En quelques mois tout c’est très vite accéléré pour Pierrot et moi.
Parmi ces nombreuses rencontres, je garde surtout en mémoire la participation à la soirée de lancement des Dieux du stade, la Fashion Week, beaucoup de shootings et une montée nette de nos abonnées sur Instagram.
Photo de Matt Dortomb

Suite à tout cela, de nombreuses personnes, dont toi,  nous ont fait savoir qu’on était trop musclés pour travailler dans le mannequinat. Suite à tous ces évènements j’ai donc pris la décision d’arrêter vraiment la musculation afin de me lancer dans ma carrière de mannequin. J’ai donc signé dans le mois avec mon agence mère SC Models, et à partir de là j’ai fait en sorte de perdre suffisamment de poids et de me focaliser uniquement sur du cardio. C’est difficile d’arrêter après tout ce parcours, et de stopper mes entrainements. Mon volume commence à baisser au fur et à mesure, mis à part mon dos qui est mon point fort, qui ne veut pas se réduire, et qui me fait garder un tour de poitrine trop élevé.

Résultats, la musculation me manque beaucoup, je vois mon frère et mes amis qui continuent leurs entrainements et leur progression, pendant que moi mon corps se dégrade, j’avais l’habitude de manger en très, très grosses quantités donc il était difficile pour moi de tout réduire, je me sens ridicule, surtout en me comparant à mon frère jumeau Pierrot, et mes entraînements cardio m’ennuient terriblement.
Photo d'Axel Delai
Heureusement, peu après ma signature avec SC Models, mon agence me met en relation avec une des meilleures agences d’Inde VC Talent, et tout va vite, l’agence est d’accord pour me faire venir en Inde et me représenter pour 3 mois minimum, donc tout avance comme je le souhaitais.

Cela m’a donc donné de la motivation, et m’a fait réaliser que le fait d’avoir arrêté la musculation n’a pas été fait pour rien, bien au contraire. Mon corps reste tout de même assez harmonieux, même si je devrais encore perdre du poids par la suite pour travailler en Europe.
En ce qui concerne mon frère il va donc plus se diriger dans le fitness, et pourquoi pas dans la télé réalité. Pour mon cas, pour le moment la télé-réalité ne m’intéresse pas, car j’aimerais uniquement faire du mannequinat, et en ce qui concerne les concours de beauté pourraient toujours être possible afin de gagner en visibilité, on verra après on ne sait pas de quoi est fait notre futur, je préfère vivre au jour le jour.
J’attends donc mon départ en Inde avec impatience, ou j’irais à Bangalore, New Delhi et Bombay.
Photo d'Anthony Dehodencq

Une personnalité que j’admire particulièrement, est Giovanni Bonamy qui est un grand mannequin international et que tu as été l’un des tous premiers à repérer avant qu’il se lance dans ce métier. J’ai déjà eu la chance de le rencontrer, et c’est vraiment un gars super sympa. Il m’inspire beaucoup car il a réussi sa carrière, et qu’il est parvenu à devenir à la fois mannequin et influenceur tout en conservant son image et un côté très sympa. De plus son projet humanitaire qui est de financer par des séances de sport ou il coache des personnes à Paris avec ses amis, est vraiment quelque chose que j’admire, et j’espère réellement pouvoir faire de l’humanitaire dans le futur. »

Propos recueillis par Jérôme Pesqué (février 2019)

Photo de Monsieur Kay
Pour en savoir plus : https://www.instagram.com/timmmuller_ et ici : https://tim-muller.book.fr

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